Bonjour Léa ! Peux-tu te présenter en une phrase et me dire quel métier tu exerces aujourd’hui ?
Bonjour Morgane ! J’ai 26 ans et je suis senior consultante chez Sopra Steria (grande entreprise IT basée à la défense) où j’effectue des missions de conseil RH pour différentes multinationales aux secteurs variés (défense, aéroline, transport, secteur public, etc.).
Quelles études as-tu faites et sont-elles en lien direct avec ton métier ?
Depuis 2019, je suis diplômée d’un master 2 en Management des Organisations, avec une spécialisation « développement et entrepreneuriat » à l’ESDES (école de commerce à Lyon). Ma formation est très généraliste (3 ans de prépa intégrée, puis 2 ans de spécialisation en Master). Grâce à ça, j’ai pu découvrir le monde des Ressources Humaines, du marketing, de la communication, des achats/ventes, du cross-cultural management, avec beaucoup de mission de conseil au sein d’entreprises.
J’ai choisi cette école parce que c’est celle qui m’a semblé la plus portée sur l’humain, le social et le solidaire. Je n’ai d’ailleurs pas été déçue puisque j’ai pu partir 6 mois aux Philippines dans une ONG internationale, l’ESDES m’ayant soutenu dans cette démarche !
Ton parcours semble riche d’expériences à l’étranger : peux-tu nous en dire un peu plus ?
La première fois que j’ai vécu à l’étranger, c’était en 2016, pour faire un Erasmus à l’Université de Prague en République Tchèque. Je suis restée un peu plus de 6 mois. Je recommande vraiment cette expérience qui m’a permis de m’imprégner d’une toute autre culture et d’avoir une première ouverture internationale. J’ai enchaîné sur un stage à New-York dans une grande association.
Toujours dans le cadre de mes études, je suis partie l’année suivante, en 2017 travailler dans une grande ONG aux Philippines pendant 6 mois. J’ai porté un projet avec une équipe de 5 personnes, au sein d’un bidonville proche de Manille. Puis, en 2018, j’ai travaillé 6 mois à Sydney dans une start-up en stratégie IT.
Au tout début de ma vie professionnelle en 2021, entre deux contrats, j’ai eu la chance de travailler pour une ONG à Johannesburg, en Afrique du Sud, pendant 1 mois. Puis, début 2022, je suis partie plus de 7 mois à Dodoma (Tanzanie) pour travailler au développement d’un programme de santé au sein du gouvernement et du ministère de la santé.
Quels sont les avantages de multiplier les expériences à l’étranger selon toi ?
J’adore travailler à l’étranger, il y a tellement d’avantages à ça ! Je trouve passionnant d’échanger avec des équipes internationales qui peuvent nous apporter une vision complétement différente de ce qu’on peut connaître ou imaginer. Notre planète grouille de nouvelles idées, d’entrepreneurs et de nouvelles ressources. C’est essentiel pour moi de garder une ouverture sur l’étranger.
Grâce à ces expériences à l’international, j’ai appris à me réinventer, à devenir plus créative, à être plus autonome et surtout à être davantage force de proposition.
Quand je suis à l’étranger, je me sens beaucoup plus compétente que dans mon pays d’origine… Bizarre, non ? Peut-être parce que j’ai cette soif de nouvelles relations, d’en apprendre plus sur une culture et de me dépasser pour m’adapter à mes interlocuteurs. C’est un sacré challenge à chaque fois mais c’est absolument passionnant !
Pourrais-tu nous partager un exemple précis qui t’a marquée ?
Lorsque j’étais aux Philippines, nous voulions, avec mon équipe, produire et vendre du vinaigre de nippa (coco) avec les habitants du village. Ces derniers nous affirmaient en avoir en leur possession et prêt à la production. Or, le jour J du début du projet, nous découvrons que le vinaigre de coco est inexistant ! Je m’étais pourtant assurée plusieurs jours durant, de mes propres yeux, qu’il y avait une ressource de vinaigre. Interloquée, j’ai essayé de comprendre ce qui avait pu se passer et j’ai vite réalisé la signification du « oui » philippin : cette population ne veut jamais décevoir, au risque d’attendre le dernier moment pour annoncer une mauvaise nouvelle.
J’ai réalisé que je n’avais pas anticipé cette différence culturelle. Si j’avais su, j’aurais posé plus de questions, comme : avez-vous bien du vinaigre toute l’année ? Quelle serait pour vous la meilleure période de production ? Nous avions travaillé depuis plusieurs semaines sur ce projet, main dans la main avec les villageois. De mon point de vue de française, il me semblait donc naturel qu’ils me préviennent si le projet était finalement infaisable. Les villageois m’ont finalement expliqué que la production de vinaigre était saisonnière, ce qui repoussait la production 6 mois plus tard !
J’ai beaucoup appris de cette expérience, notamment la règle des cinq « pourquoi ? ». La connaissez-vous ? Il parait qu’on a la véritable réponse qu’au bout du cinquième… Je l’applique presque tous les jours dorénavant.
Selon toi, qu’est-ce qui a été déterminant dans ton parcours (un élément ou un événement sans lequel tu ne serais peut-être pas là où tu es aujourd’hui) ?
J’ai adoré toutes mes missions et toutes les entreprises dans lesquelles j’ai travaillé. Je pense que partir aux Philippines a constitué la première étape clef de mon parcours professionnel. J’ai dû apprendre à gérer un budget et des ressources pour permettre d’améliorer les conditions de vies d’un village. Cette mission a été très responsabilisante, ces personnes comptaient sur moi. Il ne faut pas se louper dans ce contexte si différent, qui ne ressemble pas à ce qu’on peut connaître en France.