Bonjour Matthias ! Peux-tu te présenter en une phrase et me dire quel métier tu exerces aujourd’hui ?
Bonjour, je m’appelle Matthias Gratas, je suis professeur d’Histoire-Géographie au Lycée Dumont d’Urville à Maurepas.
Quelles études as-tu faites et sont-elles en lien direct avec le métier que tu exerces aujourd’hui ?
Après avoir effectué trois années de classe préparatoire littéraire, j’ai intégré le Master de Recherche en Relations Internationales à Sciences Po Paris.
Aujourd’hui, cette formation me permet d’enseigner non seulement l’Histoire-Géographie mais aussi les Sciences Politiques et la Géopolitique en Première et en Terminale. Une fois diplômé, j’ai préparé les concours de l’enseignement, CAPES et agrégation pendant deux ans.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur les concours de l’enseignement que tu as préparés ?
Ce sont des concours exigeants compte tenu de la difficulté des épreuves écrites et orales. De plus, le nombre d’admis diminue depuis des années et cette tendance se poursuit, surtout dans certaines disciplines.
En 2017, j’ai fait le choix de préparer l’agrégation d’Histoire que je n’ai pas obtenue au terme de deux années de préparation. J’ai toutefois été reçu au CAPES d’Histoire-Géographie en 2019, concours que j’ai préparé sur un an, en parallèle de l’agrégation.
Avec le recul, je pense que j’ai accumulé une telle fatigue physique et mentale avec trois années de classe préparatoire littéraire, deux années de Master Recherche à Sciences Po Paris et une première année de préparation à l’agrégation que je n’étais plus en mesure de défendre mes chances à l’oral la deuxième année. Le jour de l’épreuve du commentaire, j’ai fait un malaise en pleine préparation, produit de la fatigue accumulée et du stress intense de la préparation de tels concours !
Compte tenu de mon état, j’ai fait le choix d’abandonner l’agrégation pour cette année et de privilégier le CAPES, concours plus accessible que l’agrégation. Obtenir le CAPES moins d’une semaine après avoir échoué dans ces conditions reste pour moi une grande source de fierté !
Peux-tu nous dire plus en détails en quoi consistent les épreuves du CAPES ?
Les épreuves écrites du CAPES constituent le premier obstacle à franchir.
La première est une dissertation d’Histoire ou de Géographie à réaliser en six heures sur l’un des thèmes au programme. Elle vise à évaluer les compétences disciplinaires du candidat.
La seconde est une analyse de document(s) en Histoire ou en Géographie, selon la discipline qui est tombée lors de la première épreuve. Cette analyse doit être complétée par une adaptation pédagogique, c’est-à-dire par une proposition d’utilisation des documents dans le cadre d’un cours. Cette épreuve a pour but de juger les compétences pédagogiques du candidat.
Une fois admissible, le candidat passe une épreuve orale d’une heure au cours de laquelle il présente un projet de séance construit à partir d’un sujet tiré au sort. Il bénéficie de 5h de préparation avant de soumettre son travail au jury.
Le dernier obstacle à franchir est celui de l’entretien. Pendant 35 minutes, le candidat présente au jury son parcours et ses motivations. Deux mises en situation professionnelles sont proposées au candidat, l’une pédagogique, l’autre relative à la Vie Scolaire et aux valeurs de la République.
Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaiterait passer les concours de l’enseignement ?
Mon conseil pour bien préparer les concours serait d’intégrer une prépa spécialisée. Il en existe à l’université et dans certaines Grandes Ecoles, comme celle que j’ai suivie à Sciences Po. Cela permet de surmonter plus facilement les difficultés auxquelles j’ai été confrontées, à savoir la dureté des épreuves, la masse de connaissances à acquérir, les méthodes à maîtriser et l’usure physique et mentale.
Selon toi, qu’est-ce qui a été déterminant dans ton parcours (un élément ou un événement sans lequel tu ne serais peut-être pas là où tu es aujourd’hui) ?
Depuis le collège, j’ai eu la chance d’avoir des professeurs d’Histoire-Géographie enthousiastes et plein d’humour. Ils ont éveillé ma curiosité et nourri mon désir de transmettre ce que j’avais reçu. C’est difficile pour moi d’isoler un évènement ou une rencontre qui m’aurait servi de déclic. J’ai le sentiment d’avoir hérité de la passion de mes propres enseignants, non seulement pour les disciplines que j’enseigne, mais aussi pour l’art de les partager avec d’autres.