Bonjour Léa ! Peux-tu te présenter et me dire quel métier tu exerces aujourd’hui ?

Bonjour Morgane ! J’ai 31 ans et je suis programmatrice TV. Cela consiste à chercher des profils d’artistes qui pourraient correspondre à l’émission pour laquelle je travaille. Pour cela, je fais de la veille dans tous les domaines culturels (littérature, arts, musique, cinéma, spectacles). Une fois que les profils proposés en conférence de rédaction sont validés, j’organise leur venue en plateau/tournage, je les accueille sur place et les guide jusqu’à ce qu’ils repartent.

Quelles études as-tu faites et sont-elles en lien direct avec ton métier ?

Je voulais faire école de journalisme, mais j’ai eu mon bac à 16 ans et il fallait en avoir 18. J’ai donc fait une licence « Langues Étrangères Appliquées » puis un Master « Médias internationaux » à Paris 8. Même en licence, je visais toujours le journalisme mais je ne savais pas trop comment y accéder sans école. Alors, j’ai juste décidé d’étudier un sujet que j’aimais en attendant !

Finalement, je me suis orientée vers le Master « médias internationaux » qui était très intéressant mais assez théorique. Il m’a appris à chercher des informations fiables, à avoir davantage l’esprit de synthèse, mais rien de très concret.

J’ai atterri dans le métier de « programmatrice » un peu par hasard, car une opportunité s’est présentée à moi. Mais je ne savais même pas que ce métier existait ! 

Quelles ont été les différentes étapes dans ton parcours ?

Janvier 2016 : j’obtiens un stage de fin d’études (6 mois) en production chez JaraProd qui s’occupait d’émissions sur France 5.

Été 2016 : JaraProd me propose un poste d’assistante de production mais le métier ne me plaît pas. A la place, je décide de faire un 2ème stage : je serai « stagiaire rédaction » pour l’émission ‘Entrée Libre’ de France 5. Je suis prise et c’est une révélation !

Janvier 2017 : A la suite de mon stage, je suis embauchée en CDD comme « assistante de rédaction » pour ‘Entrée Libre’ : je fais un peu tout, de la veille culturelle pour aider les journalistes à trouver les intervenants/experts, à la gestion des réseaux sociaux.

Août 2017 : Le nouveau rédacteur en chef est la recherche d’une programmatrice pour l’émission. Il me propose le poste, alors que je ne connaissais même pas ce métier, mais je décide d’accepter. Je vais continuer jusqu’à l’arrêt de l’émission en juillet 2019.

De juillet 2019 à l’été 2023 : je deviens programmatrice pour différentes émissions, comme Basique (France 2), Clique (Canal +) ou Télématin. Je découvre le métier et je m’éclate !

Août 2023 : Je commence mon poste actuel, celui de programmatrice dans l’émission Quotidien !

Comment qualifierais-tu le milieu de la télé ?

C’est un milieu qui nécessite plus de « savoir-être » que de « savoir-faire », d’où le fait que des études spécifiques ne sont pas nécessaires à l’exercice du métier. Ce qui est demandé c’est de savoir gérer les « égos » (des personnes interviewées, de leur staff, des animateurs…), d’être dans le relationnel, voire le coaching, mais aussi d’être à l’écoute et proactif. Dans ce milieu, la majorité des postes s’obtiennent par réseau, c’est un petit milieu !

Comment as-tu fait justement pour te construire un réseau dans ce petit milieu ?

Je viens des Ardennes, d’une famille qui n’est pas du tout dans ce milieu-là : autant dire que je n’avais aucun contact à mon arrivée à Paris ! J’ai obtenu mon premier stage chez Jaraprod via la plateforme ‘Profilculture’.

C’est important de souligner que le premier poste peut se trouver sans réseau. Mais pour la suite, ça ne fonctionne QUE par réseau ! D’où l’importance de développer de bonnes relations lorsqu’on met un pied dans le milieu. En effet, pour des postes avec plus d’expérience, il n’y a jamais d’offres d’emploi qui circulent, il faut attendre qu’on t’appelle en fonction du turnover du moment.

Selon toi, qu’est-ce qui a été déterminant dans ton parcours (un élément ou un événement sans lequel tu ne serais peut-être pas là où tu es aujourd’hui) ?

Ce qui a été déclencheur, c’est la proposition que m’a faite mon rédac’ chef en 2017 lorsqu’il cherchait une programmatrice. Il y a beaucoup de journalistes, mais peu de programmateurs, donc ça m’a permis de sortir mon épingle du jeu pour les jobs suivants. C’était un coup de chance, j’étais au bon endroit au bon moment !